"Intersection – synthèse est un titre évocateur pour signifier une musique au carrefour de deux parcours distincts et complémentaires, ceux de Didier Debril, marqué par le monde issu de l’IRCAM, et de Bernard Reeb, descendant de la kosmische Musik de Klaus Schulze. Voilà pour résumer des désignations bien sommaires et réductrices tant chacun des deux se réfère autant aux influences de l’autre qu’à des sources plus éloignées, la musique contemporaine mâtinée d’une vieille passion pour le psychédélisme free et atonal pour Didier, la musique baroque et la guitare sous toutes ses formes pour Bernard.
Intersection – synthèse propose un mélange de styles très ciblé : Didier puise des sonorités précises et incisives dans ses synthétiseurs analogiques et numériques et les modèle savamment grâce à des formules mathématiques, aidé en cela par ses outils informatiques, tandis que Bernard tisse des ambiances plus éthérées en synthèse virtuelle et se contente d’une technique de composition tonale plus traditionnelle. Mais là aussi le schéma n’est en réalité pas si simpliste car quelquefois ils échangent leurs procédés et eux-mêmes ne savent désormais plus qui a fait quoi à certains moments.
Chacun des deux compositeurs a emprunté à l'autre des sons et des séquences, pré-existants ou créés pour l'occasion, et les a mixés avec ses propres pistes. Bien qu'oeuvre commune, chacun a initié et finalement mixé deux morceaux : le 1 et le 4 pour Bernard, le 2 et le 3 pour Didier, les matériaux sonores provenant toujours de parts quasi égales de l'un et de l'autre. Parmi les objectifs poursuivis par les deux partenaires, il y avait cette volonté de fusionner la synthèse hardware/analogique et la synthèse numérique. Tous deux refusent une primauté de l'une sur l'autre : pour eux, les outils sont au service de la création.
Ainsi, cette fusion/transmutation a permis aux deux musiciens de se fondre dans le travail l’un de l’autre, d’en proposer une autre lecture. C’est flagrant avec ce que Bernard a obtenu avec les sonorités du Buchla 200e de Didier, ce dernier se faisant plaisir à jouer avec les séquences ambient du premier en leur appliquant des tourneries d’harmoniques calculées avec Open Music. Et c’est tout aussi flagrant quand on mesure ce que Didier a apporté aux plages très éthérées issues de précédents albums de Bernard en les sublimant de ses riches sonorités.
Intersection - synthèse est ainsi le résultat de cette rencontre entre deux visions musicales."
octobre 2011
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Synthèses sonores et séquences réalisées avec :
Buchla 200e – Arturia Origin – Arturia Moog Modular V2 – Native-Instruments Absynth 5 – U-He Zebra 2 – U-He Uhbik – IRCAM Solo Instruments – Open Music - Max for Live , …
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